Village médiéval fortifié de l'Aveyron, blotti dans la vallée du Cernon, capitale des "sites templiers-hospitaliers" du Larzac, derrière ses remparts, l'une des commanderies les mieux conservées en France, témoin de 600 ans de présence continue des ordres religieux et militaires en Occident. Une des premières paroisses, citée par saint Dalmas, évêque de Rodez au VIème siècle. En 1151, l’histoire des Templiers débute sur le territoire lorsque l’abbé Raimond, de Saint Guilhem le Désert, leur donne l’église de Sainte Eulalie. (Au XVIIème siècle, le choeur de l'édifice sera percé d’une grande porte surmontée d’une Vierge venant de Gênes et au XIXème siècle, l'édification du clocher sur une chapelle achève de donner à l'ensemble son aspect actuel). De nombreux dons leurs sont attribués par les seigneurs locaux. Le plus important est celui fait en 1158 par Raimond Bérenger, roi d’Aragon et comte de Barcelone qui leur cède l’intégralité du village ainsi que la terre du Larzac qui l’entoure, avec l’autorisation d’y bâtir des villages et des places fortes. A partir de 1159, grâce à l’administration des moines-soldats, le bourg prend son essor. La commanderie devient une des plus puissantes du sud de la France. Après l'arrestation des chevaliers en 1307 et la dissolution de l'ordre en 1312, Sainte-Eulalie passe sous domination de l'Ordre de Saint Jean de Jérusalem, ces derniers en poursuivront l'aménagement. En 1377, pendant la nuit du 11 juillet, François de Roquefeuil, seigneur voisin, connu pour avoir des relations difficiles avec ses voisins chevaliers, incendie et pille la ville. De 1442 à 1450, des remparts sont construits par Déodat Alaus, maître maçon de Saint-Beauzely. En 1575, la cité est pillée par les protestants lors des guerres de religion. Au XVIIème siècle, le commandeur Jean de Bernuy-Villeneuve redonnera un coup de jeunesse à l’austère et rude commanderie. A la révolution, une grande partie de Sainte-Eulalie est détruite, la commanderie démantelée en lots et vendue aux enchères. Depuis 1970, les lots sont réunis à nouveau et l’ensemble monumental mis en valeur, est ouvert à la visite.