Dans les Hautes Alpes, la plus haute commune habitée d'Europe à 2042 m d’altitude, au coeur du parc naturel du Queyras. "Un des plus beaux villages de France", aux maisons traditionnelles avec leur rez de chaussée en pierre, leur partie supérieure: "fuste", construite avec des troncs de mélèze équarris et non jointifs pour permettre une bonne ventilation du foin stocké à l'intérieur. Une grande avancée de toiture protège de la neige et permet de faire mûrir les gerbes de blé ou de seigle victimes d'un printemps tardif et d'un été trop court. Les toits recouverts de bardeaux de mélèze ou de pierres plates, les fontaines en bois, les cadrans solaires et les fours à pain, sont typiques du patrimoine local, tandis que les nombreuses chapelles et croix de mission témoignent de la foi des habitants. En 1343, le dauphin octroie une "Charte des libertés" aux habitants de la région, c’est ainsi que nait la "République des Escartons", dissoute en 1789, ce qui fait dire aux Queyrassins que la révolution leur a fait perdre leurs privilèges. Le village n’a pas été épargné par le passage des troupes qui pillaient cultures et troupeaux. Au XVIème siècle, les guerres de religion vont considérablement appauvrir le pays. Trois incendies vont détruire le Travers en 1526, le Raux en 1882 et La Chalp en 1901. Malgré cela, Saint Véran a su conserver son patrimoine architectural, car, dès 1526, la population s’est organisée pour lutter contre les incendies en créant des quartiers avec un espace coupe-feu. Puis, en 1874, une souscription permet l’achat d’une pompe à incendie, toujours visible près de la mairie. On peut se demander ce qui a pu amener des gens à venir habiter avec ces conditions de vie plutôt rudes, probablement le lieu été habité d’abord de façon saisonnière par des bergers venus de Provence, d’où la tradition de la transhumance bien ancrée dans la région.