Nid d'aigle accroché à flanc de falaise sur un promontoire, perché à 1300 mètres d'altitude, typique du haut pays niçois, il surveille toute la vallée du haut des restes de ses fortifications du XIIème siècle. Il se découvre après une route sinueuse qui grimpe dans une gorge de schiste rouge, village moyenâgeux au charme authentique avec ses hautes maisons, le long de ruelles escarpées, pavées souvent enchevêtrées et de passages voûtés. Il apparaît dans les textes sous plusieurs noms: Robio en 1067, Robionum en 1293, Robjono en 1333, Robion en 1795, il prend son nom définitif en 1860. D’abord inféodé au XIème siècle aux comtes de Rostaing, descendants des seigneurs de Castellane puis intégré aux possessions des Grimaldi de Beuil, jusqu'à leur chute en 1621, la seigneurie passe aux Badat puis aux Caissotti en 1684. La physionomie actuelle du village découle d’une reconstruction, consécutive aux démolitions du château, des remparts et des habitations, suite au conflit opposant le duc de Savoie et Annibal Grimaldi de Beuil qui s’acheva par l’exécution de ce dernier avec la confiscation de ses biens, l’arasement de son château en signe d’abaissement définitif de la famille. Durant la Ligue d’Augsbourg de 1691 et 1696, entre le roi de France et le duc de Savoie, après le passage des troupes françaises du marquis de Vins, il est mis à sac et incendié pour la deuxième fois. La statistique agricole, dressée par l’intendant Mellarède en 1701, mentionne les céréales et le foin comme premières productions. Traditionnellement, le stockage se fait à l’écart des habitations dans des granges couvertes en bardeaux de mélèze car le feu était très redouté. Le 30 juillet 1902, Roubion subit un gros incendie, le fourrage entassé dans un grenier prend feu, détruisant plus de vingt maisons et une chapelle avant de se propager à la forêt.