La "Fontaine pétrifiante" de Réotier, fleuron touristique des Hautes Alpes, cette fontaine se forme elle même en déposant le calcaire dissous dans l’eau. L’avancée du bec versant apparaît comme un dragon crachant de l’eau, il s’est cassé en 1981 sous son propre poids, depuis il s'est presque reformé. L’eau provient d’une source située plus haut et parvient jusqu’au bec par une rigole constituée de dépôts pétrifiés. Au-dessous du versoir, la chute de l’eau crée une vasque circulaire qui s’agrandit, les ondes progressant au fur et à mesure de la création. Cette eau est fortement chargée de sulfate de chaux, carbonate de calcium, magnésium et de sel. Elle est chimiquement et bactériologiquement pure mais la libération du gaz carbonique à la sortie de l’écoulement, précipite les sels qui se transforment en dépôts solides englobant les mousses ou autres débris et créant ainsi le tuf. Suite à la construction de la ligne de chemin de fer Gap-Briançon, la base de la fontaine a été amputée. Le site a été été classé aux monuments naturels pittoresques des Hautes-Alpes, le 7 juin 1937 afin de le protéger de toute amputation ultérieure. L'eau alimente le même courant souterrain que celui des sources chaudes du plan de Phazy, de l'autre côté de la rivière, les deux sites sont situés sur la grande faille de la Durance. Les eaux de ruissellement s'infiltrent en se chargeant de minéraux et en se réchauffant progressivement pour rejaillir poussées par la pression.