Dans un environnement forestier exceptionnel, la visite se fait à pied (120 mètres de dénivelé), les "gorges du Pont du Diable" traversées par la Dranse de Morzine dans le massif du Chablais en Haute-Savoie, offrent une image de la puissance de l’érosion. A l'origine des gorges, un lit souterrrain creusé par les eaux, le chaos qui en obstrue la partie supérieure provient de la dislocation de sa voûte. Autre vestige de cet effondrement, un bloc isolé forme une arche imposante à plus de trente mètres au-dessus du torrent, c'est le "Pont du Diable". Le site situé sur la commune de La Vernaz est aménagé à partir de 1893. Jean Bochaton, menuisier installé au Jotty, obtient en 1892 une concession des communes de La Vernaz et de La Forclaz l'autorisant à "construire un escalier de bois avec supports de fer pour permettre la visite des gorges du Pont du Diable". Il creuse des marches dans la roche et installe des passerelles pour les premiers visiteurs qui sont des curistes venant de Thonon et d'Évian. Il gère le site jusqu'en 1909, repris par Jean Calligaris jusqu'en 1936. La création des congés payés à cette date favorise le développement du site. Jean Raibaud, ingénieur en construction métallique reconverti dans le tourisme, lui succède jusqu'en 1980, de nouvelles passerelles sont aménagées. La construction du barrage du Jotty en 1949, dévie une partie des eaux mais un débit minimal est conservé. Le bail est racheté par les frères Bouvet et la mairie de La Vernaz en 1983 qui le revendent en 2018 à Jocelyne et Didier Rineau, propriétaires actuels. Les passerelles sont intégralement refaites durant le premier semestre 2020, un nouveau cheminement est mis en place et un "pas dans le vide" est accessible depuis juillet 2020.