"Merveille de l'Occident", dressée au coeur d'une immense baie envahie par les plus grandes marées d'Europe. Inscrit au "Patrimoine Mondial" par l'UNESCO en 1979, ce haut lieu touristique reçoit plus de trois millions de visiteurs par an. C'est à la demande de l'Archange Michel, en l'an 708, qu'Aubert, évêque d'Avranches construisit un sanctuaire en son nom sur le rocher granitique qui s'appelait à l'origine mont Tombe. En 966, à la demande du duc de Normandie, une communauté de bénédictins s'établit sur le rocher, une église "préromane" y est élevée, les pèlerins étant de plus en plus nombreux, elle devient trop petite. Les bâtisseurs du XIème siècle accomplissent une véritable prouesse, ils édifient quatre cryptes tout autour de la pointe du rocher, puis bâtissent sur ces dernières une grande église abbatiale. Au XIIIème siècle, une donation du roi de France Philippe Auguste à la suite de la conquête de la Normandie, permet d’entreprendre l’ensemble gothique de la "Merveille". Celui-ci est formé par deux bâtiments de trois étages, couronnés par le cloître et le réfectoire des moines. La guerre de cent ans (1337-1453) rend nécessaire la protection du Mont par un ensemble de constructions militaires qui lui permet de résister à un siège de presque 30 ans. L’îlot de Tombelaine, situé à 3 km, étant devenu une place forte anglaise. Devenue prison sous la révolution et l'empire, le site nécessitera d'importants travaux de restauration à partir de la fin du XIXème siècle par le service des Monuments Historiques. Parallèlement au développement de l'abbaye, un village s'y organise dès le Moyen Age et prospère sur le flanc sud-est du rocher, à l'abri de murailles. Entre 2006 et 2015, un chantier a permis de réinventer l’accès au site, dans le but de faire face à l’ensablement progressif de la baie et préserver le caractère maritime du rocher. Les parkings ont été réaménagés sur le continent, l’ancienne digue-route a été détruite au profit d’un pont-passerelle et un barrage a été construit sur le Couesnon pour repousser les sédiments.