Bourg de campagne, capitale historique du Trièves, grand plateau glaciaire situé entre les massifs du Vercors (à l'ouest) et du Dévoluy (à l'est), dans l’Isère. Au Moyen Age, le village est fortifié, l'église primitive est développée par les Templiers au XIIème siècle puis au XIVème siècle. La prospérité de la cité est due à son artisanat très actif: cloutiers, potiers, tuiliers et surtout tisserands. Les toiles à voile sont réputées et vendues jusqu’à Beaucaire. En 1612, le connétable Lesdiguières devient gouverneur du Dauphiné, chef militaire hors pair, diplomate et négociateur habile, qualifié par Henri IV "de rusé comme un renard". François de Bonne de Lesdiguières, protestant convaincu, avec l'arrivée massive des huguenots dans le Trièves et notament à Mens, en fait une place forte du protestantisme et son bastion militaire, dissuadant les attaques des troupes catholiques. Dès le milieu du XVIème siècle, un temple est édifié dans le bourg qui compte 90 % de réformés, sous l'impulsion des marchands, les habitants adoptent la réforme. Alors que les guerres de religion sévissent en France, Mens surnommé "la petite Genève des Alpes" fait exception. Le village garde ses deux clochers (église et temple), ses deux cimetières ainsi que de nombreux cimetières privés, tous protestants, datant de l'époque où les Réformés n'avaient pas le droit d'enterrer les leurs en terre "chrétienne". La deuxième guerre mondiale voit le déclin de la place forte et des communes environnantes, du à l'exode massif des habitants vers les villes de Grenoble et de Gap.