Bastide du XIIIème siècle, à mi-chemin entre Albi et Toulouse, sur le bord du Tarn et au coeur du vignoble de Gaillac. Bâtie après la croisade des Albigeois, à partir de 1229 par le comte de Toulouse, Raimond VII qui a voulu créer sur les rives de la rivière, une ville pour remplacer le "castel de Montégut", chateau fortifié situé sur une colline environnante. Les croisés en avaient exigé la destruction par le "traité de Meaux" en 1229. Seule bastide tarnaise de plaine possédant un port, jusqu'à la fin du XVIIIème siècle, le transport fluvial assure à la ville un essor permanent et une prospérité dont témoigne encore la prestance de quelques beaux hôtels particuliers. La place aux couverts, coeur de la bastide, est la plus grande du sud ouest (4425m²), au milieu, se trouve un joyau: le Griffoul, fontaine offerte par Jeanne de Toulouse et Alphonse de Poitier. Autour est organisé le tracé en "damier" des rues qui ont conservé des maisons, en torchis ou briques rouges, à encorbellement, à pans de bois typiques de l’architecture médiévale. Certaines conservent sur leurs façades le blason avec les armoiries du comté de Toulouse et sont parfois reliées par des "pountets" enjambant la rue. Lors de la guerre de cent ans, la cité se fortifie, des remparts et quatre portes d’accès voient le jour. Ce qui n’empêche pas, des compagnies de routiers, d’envahir tout l’Albigeois et en octobre 1537, par ruse, ils entrent et saccagent tout, tuent et mettent le feu dans toute la ville. Lors des guerres de religion, Lisle sur Tarn s’efforcera de rester catholique mais en 1577, les huguenots de Castres en seront maîtres jusqu’au mois de mai 1578.