Gros bourg des Alpes Maritimes, très dispersé au milieu d'une généreuse végétation méditerranéenne. L'occupation romaine est attestée en ce lieu traversé par une chaussée antique, la "via Aurélia", reliant Rome à Arles par Cimiez et Ventium (aujourd'hui le GR653A, un chemin de Compostelle), comme en témoignent les nombreux vestiges retrouvés. Au IXème siècle, après les attaques des Sarrasins, les habitants redescendent de Saint Jeannet où ils s'étaient réfugiés pour ce plateau plus fertile. A partir du Xème siècle, un village se forme, "Alagauda", cité dès 1026 sur le cartulaire de l'abbaye de Lérins, en 1155, une commanderie des Templiers y est établie sur un mamelon rocheux, appelée "château de la Gaude". Mais converti au catharisme, devenu un des repaires des Albigeois, l'endroit est brûlé et ruiné. Il ne renaît de ses cendres que plus tard et plus loin, au XIIIème siècle, sous le nom de Alleganza (en bas latin alia gens "autre pays") dès la fin des guerres contre les Vaudois. En 1467, il est dépeuplé par une épidémie de peste. En 1482, la Provence passe au royaume de France, le Var devient frontière avec la Savoie, le site est de nouveau détruit et déserté jusqu'à la fin du XVIème siècle où quelques maisons réapparaissent, devenues en 1599 une communauté indépendante en se séparant de Saint Jeannet. Les aléas de l'hstoire ne favorisant pas sa résurrection, ils est fait appel à des colons génois venus d'Oneglia parmi lesquels se trouvent des Pisani qui deviendront plus tard seigneurs de La Gaude. Mgr Charles Pisani fut le dernier évêque de Vence et seigneur de La Gaude à partir de 1783. Au XXème siècle, le visage de La Gaude se transforme avec l’arrivée de l’eau. Séduit par l'endroit, Marcel Pagnol le choisira comme lieu de séjour, après y avoir acquis une propriété (le domaine de l'Étoile).