Dans le pays Cathare, après l'échec de la tentative de reconquête de Carcassonne par le vicomte Trencavel en 1240, la cité de Carcassonne fut considérablement renforcée par le pouvoir royal français, nouveau maître du territoire. Ce dernier rasa des petits castrums dans les Corbières et y érigea des citadelles pour garder la frontière avec la couronne d'Aragon: château d'Aguilar, château de Peyrepertuse, château de Puilaurens, château de Quéribus, château de Termes. Ces cinq forteresses résistèrent aux différents assauts menés par l'armée aragonaise. Le système de défense royal est basé sur le pivot logistique que sont ces cinq châteaux dispersés sur la ligne de front. En 1659, Louis XIV signa avec le Royaume d'Espagne le traité des Pyrénées, scellé par son mariage avec l'Infante Marie Thérèse, qui donna le Roussillon à la France. La frontière recula donc sur la ligne de crête des Pyrénées et fit perdre du même coup toute importance stratégique à ces forteresses. Certaines conservèrent une petite garnison encore quelques temps, parfois jusqu'à la révolution, mais elles tombèrent lentement dans l'oubli, devenant bien souvent abri de bergers, repères de brigands ou carrières de pierre.