Dominant la moyenne vallée de la Cèze, le castrum en ruines émerge de la garrigue et témoigne de dix siècles d’histoire avec ses tours, maisons seigneuriales, double remparts, chapelle et village construit sous l'enceinte et des deux côtés de la route royale, Ambroix à Uzès. Malgré leur état actuel, les demeures présentent des éléments remarquables, portes, fenêtres, escaliers, meurtrières, archères... Situé à 275 mètres d’altitude, le site s’étend sur un hectare et demi, sa position élevée en fait un point d'observation et de contrôle de la région. Son origine demeure inconnue, le premier acte attestant de l’occupation du lieu date de 1163. En 1209, le comte de Toulouse reconnaît tenir le castrum en fief de l’évêque d’Uzès, le roi Philippe Auguste confirme en 1211. La société médiévale, très avancée en Languedoc, donnait les mêmes droits aux filles et aux garçons, ce qui explique l’évolution du castrum en coseigneurie. Si le fait n’est pas rare dans la région, il prend ici une dimension particulière, on y dénombre pas moins de 12 maisons seigneuriales, distinctes les unes des autres, dominées par la demeure principale, à l'aplomb de la falaise, l'ensemble formait une sorte de "village de chevaliers". En 1383, lors de la guerre de cent ans, le castrum est victime de l’attaque des "Tuchins" qui le laissent en piteux état. Les différents co-seigneurs cessent progressivement d'y habiter, préférant leurs demeures plus confortables dans la plaine. Les habitants du village l'abandonnent au XIXème siècle par manque d'eau et de difficultés d'accès. Au XVIIème siècle, le château est depuis longtemps tombé en ruine. En 1780, une tour seigneuriale du XIIème siècle est achetée par un certain Jean Loubier, transformée en habitation, son occupation finit en 1910.