La CITE, inscrite au patrimoine mondial de l'UNESCO, ensemble architectural médiéval fortifié dont les origines remontent à la période gallo-romaine, elle doit sa renommée à sa double enceinte, atteignant près de 3 km de longueur et comportant cinquante-deux tours. Située sur les bords de l'Aude, la commune est divisée en deux, la ville basse (bastide Saint Louis) qui occupe les berges du fleuve et la ville haute (la Cité) sur la colline. Son emplacement stratégique au croisement des routes, mer Méditerranée - océan Atlantique et Massif central - Pyrénées, est connu depuis l'antiquité. Centre du pouvoir des comtes de Carcassonne puis de la famille Trencavel au XIIème siècle, elle devient une place forte royale gouvernée par un sénéchal, suite à la croisade des Albigeois (1209-1229) où les forces royales s'en emparent. Accusée de complicité avec les Cathares, une période de terreur s'installe avec l'Inquisition dont on peut toujours voir la maison. Louis IX ordonne la construction de la deuxième enceinte et en 1247, la Cité est définitivement rattachée au royaume de France. Carcassonne fait partie du système de défense de la frontière entre la France et l'Aragon et constitue une deuxième ligne en arrière des châteaux de Peyrepertuse, Aguilar, Quéribus, Puilaurens et Termes désignés comme les "cinq fils de Carcassonne", jusqu'au traité des Pyrénées en 1659 qui fixe la frontière entre la France et l'Espagne à son emplacement actuel. La Cité perd sa position stratégique et progressivement abandonnée par ses habitants, elle devient un quartier pauvre. Les lices sont occupées par une centaine de taudis, des caves et des greniers sont installés dans les tours, elle se dégrade rapidement, au XIXème siècle, elle sert de carrière de pierres. Elle est sauvée de la destruction totale par Jean-Pierre Cros-Mayrevieille, notable et historien, habitant du lieu. Prosper Mérimée, inspecteur général des monuments historiques, a le coup de foudre pour ce monument en perdition. En 1853, Napoléon III approuve le projet de restauration et un des plus grands chantiers d'Europe s'ouvre, pendant plus de 50 ans (de 1853 à 1911), Viollet le Duc et son successeur Paul Boeswillwald lui redonnent son aspect médiéval. Aujourd’hui, un des lieux les plus visités d’Europe.