Cité de caractère de l'Aude lovée dans un méandre du fleuve, entre des collines abruptes, dominée par les imposants vestiges de son abbatiale-cathédrale, l’une des plus importantes du Languedoc. Le village médiéval et ses 21 monuments classés, enserré dans ses remparts du XIIème siècle, s’organise autour de la place en étoile d’où s’échappent des ruelles pittoresques bordées de demeures à colombages et encorbellements du XIII, XIV et XVème siècles. Une abbaye est fondée au VIème siècle, ses débuts s’avèrent modestes, deux siècles plus tard, il faudra le soutien de Charlemagne et du comte du Razes pour la développer. A la fin du Xème siècle, elle appartient à Saint-Michel de Cuxa et se trouve dans la mouvance des comtes de Carcassonne. Après une période de prospérité au XIIème siècle, elle connaît des difficultés dues à une mauvaise gestion et aux conséquences de la croisade contre les Albigeois. En 1318, Alet devient le siège d'un nouvel évêché, l’abbatiale est transformée en cathédrale, le village s’enrichit de maisons cossues. Pendant les guerres de religion, le 6 janvier 1577, les huguenots s’emparent d’Alet qu’ils dévastent et détruisent l'abbaye. Ce magnifique édifice ne sera jamais reconstruit, les évêques aménagent en lieu de culte l’ancien réfectoire des bénédictins dédié à saint Benoît. Cette petite cathédrale d’emprunt sera saisie à la révolution et démolie l’année suivante. Il faut attendre la visite de Prosper Mérimée, au XIXème siècle, pour qu’une sauvegarde soit envisagée. Le lieu est remarqué très tôt par les Romains pour ses eaux thermales. A partir de 1860, le Second Empire voit la construction d’un établissement thermal qui ouvre la voie à une véritable station thermale. A la fin du XIXème siècle, le Ministère de la Santé lui reconnaît des qualités minérales exceptionnelles et lui donne l’autorisation de mise en bouteille, la source principale est ainsi exploitée de 1886 à 2010.