QUE NOTRE FRANCE EST BELLE
ABBAYE DE SENANQUE

Près de Gordes, enserrée dans le creux de son vallon où coule la Sénancole, elle demeure l'un des plus purs témoins de l'architecture cistercienne primitive. Fondée en 1148, elle devient abbaye en 1150. Elle fait partie avec l'abbaye de Silvacane et l'abbaye du Thoronet, des "trois soeurs provençales" qui témoignent du grand rayonnement de l’ordre cistercien en Provence. Le monastère est fondé à l'initiative d'Alphant, évêque de Cavaillon, par des moines cisterciens venant de Mazan dans l'Ardèche. Ceux-ci s'installent dans la vallée qui appartient aux seigneurs de Gordes, Guiran de Simiane, la donne à Pierre, premier abbé, en 1150. Sénanque prospère rapidement et dès 1152, fonde une seconde abbaye dans le Vivarais. Le monastère installe des "granges", à la tête des exploitations qui sont mises en valeur par les frères convers. Mais l'abbaye accumule des richesses peu compatibles avec les voeux de pauvreté, au XIVème siècle, c'est la décadence. En 1544, au cours des guerres de religion, des moines sont pendus et le monastère est incendié. A la fin du XVIIème siècle, il n'y a plus que deux religieux. Vendu comme bien national en 1791 à un acquéreur qui la préserve. Rachetée en 1857 par l'abbé de Lérins, elle retrouve sa vocation d'origine et 72 moines s'y installent. En 1903, à la suite de l'expulsion des congrégations, les moines sont chassés. Ce n'est qu'en 1926 que la vie reprend, comme prieuré de l'abbaye de Lérins. En 1969, les cinq moines qui restent ne peuvent subvenir aux frais d'entretien. Un accord de mécénat industriel est alors négocié pour trente ans avec la société Berliet qui recherche un site où établir un centre culturel. Elle s'engage à préserver l'aspect cultuel du site, à restaurer et à entretenir les bâtiments. Aujourd'hui prieuré de l'abbaye de Lérins, occupé par une communauté de moines cisterciens, se visite en partie et les offices y sont célébrés.

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